Description
Ce marsupilami génial à la queue phénoménale a été créé dans un style totalement humoristique, avec la claire volonté de faire sourire. Quand j’ai abordé cet animal dans un tout autre registre, plus réaliste, je me rappelle qu’une évidence s’est imposée à moi : il fallait une couleur plus naturelle, plus crédible, qui s’harmoniserait mieux avec les miroitements de la jungle. Une couleur fauve, oui, comme celle des jaguars, des panthères ou des ocelots, ces splendides pelages à mi-chemin entre mimétisme et signalétique. En ce qui concerne l’histoire, pour les personnages, les décors, et les ambiances, je voulais restituer les images enfouies du Bruxelles de ma petite enfance. Des images sombres, tristes et vivantes à la fois : le Bruxelles d’après-guerre et d’avant 58. Ces rues où le gris dominait, ces bâtiments néo-classiques vaguement menaçants. Et puis les trams, petites virgules brinquebalantes qui apportaient une touche de jaune pâle au tableau. En définitive, plus j’y pensais et plus cette histoire devait trouver une gamme passablement oppressante où la couleur, présente malgré tout, serait alliée au sombre, sans aller jusqu’au noir et blanc. Une gamme dé-saturée pour les couleurs et sur-saturée pour les noirs. C’est en travaillant sur un papier « torchon » que j’ai trouvé les meilleurs résultats. Les couleurs avaient une forte tendance à virer vers le gris, ce qui, en temps normal serait un vrai problème, mais dans ce cas-ci, était la qualité souhaitée. Les pages sortaient dans une ambiance rabattue, aux matières rugueuses. L’étape du scannage fut particulièrement suivie pour ne rien perdre des subtilités dans les gris, les scans retravaillés pour renforcer les contrastes et faire ressortir certaines couleurs ou lumières désirées, et à l’impression il fut essentiel de pousser les curseurs au maximum pour saturer le papier un peu trop buvard ( mais tellement agréable ! ) et obtenir, in fine, ces tons « vintage ». Pour la présente édition, nous avons voulu, avec le graphiste, aller encore un peu plus loin : pousser la couleur dans ses derniers retranchements pour tenter d’encore améliorer les qualités ultimes : les ombres et les lumières. Ainsi, le parcours a-t-il été jusqu’au bout du bout : l’œil du lecteur-animal peut s’aventurer, très voyeur, par les interstices de la matière pour plonger dans la mémoire secrète de l’enfance où la réalité bruxelloise et l’imaginaire à longue queue se mélangent sans contrainte,gageant que le regard gourmand en sera complice ! – Frank Pé
Cet ouvrage a fait l’objet d’un tirage à 300 exemplaires numéroté et signé par l’auteur sur l’ex libris qui l’accompagne. Les couleurs ont été revu par l’auteur pour la présente édition. Comme pour le premier tome, cet album au format 32 x 38 cm est muni d’une couverture et d’une jaquette découpées au niveau du titre, La Bête. Cette fenêtre laisse entrevoir le regard apaisé du Marsupilami. Ce livre comporte 228 pages, dont un carnet graphique de 18 pages qui mettent en avant divers croquis et illustrations. Couverture cartonnée , 228 pages couleurs
Format: 38 cm / 32 cm
Dépôt légal: 2024
Editions: Khani
EAN 978-2-87571-069-7